«Le 24 février au matin, lorsque j’ai enclenché mon téléphone et que la nouvelle m’a assaillie, je suis restée sans voix, prise de colère et d’une infinie tristesse. Était arrivé ce que nous avions tant espéré qu’il n’arrive pas: la guerre. Une guerre d’agression contre l’Ukraine. Depuis ce 24 février, le monde est différent. En envahissant l’Ukraine de façon brutale et indéfendable, Poutine a ramené la guerre en Europe et nous a tous ébranlés dans nos fondations.
Son agression est une attaque contre la paix, la sécurité, la démocratie et les droits humains. Poutine ne se contente pas de fouler aux pieds le droit international, il le balaye par la force des armes. À cause de lui, plus de 65’000 Ukrainiens ont dû se réfugier chez nous. À cause de lui, 13 millions d’Ukrainiens ont dû fuir leur foyer. Et oui, à cause de lui aussi, l’essence et le diesel coûtent actuellement plus cher; nous allons au-devant d’une pénurie qui nous obligera à de drastiques économies d’énergie; le prix de l’électricité flambe et flambera encore. Mais surtout: à cause de lui, par sa faute, des gens ont faim, des gens meurent. Des soldats, mais aussi beaucoup de femmes, d’hommes et d’enfants.
Cependant, dans tout ce malheur, dans toute cette horreur, Poutine a éveillé quelque chose qui vibre en chacun de nous: notre humanité et notre désir de venir au secours de notre prochain.
Ainsi, même dans mon petit village – où les grands événements politiques semblent généralement si lointains – les enfants se sont mis à récolter des fonds pour l’Ukraine quelques jours seulement après le début de l’invasion. Et lorsque les premières familles ukrainiennes sont arrivées, elles ont tout de suite été assurées de pouvoir rester aussi longtemps qu’elles le souhaitaient. Même si je sais qu’il ne s’agit là que d’une goutte d’eau dans l’océan, cet accueil montre à quel point nous nous sentons touchés, solidaires, prêts à aider.
Nous donnons, nous récoltons, nous tremblons pour les Ukrainiens; nous leur ouvrons nos cœurs, nos portes et nos porte-monnaies. En effet, jamais les organisations caritatives n’ont reçu autant de dons. Et je suis impressionnée par l’ouverture d’esprit avec laquelle nous, en tant que société, allons à la rencontre de ceux que la guerre a déplacés chez nous. Jamais je n’avais senti mes concitoyens – grands et petits, jeunes et vieux, riches et pauvres – aussi concernés et solidaires. Cela donne du courage malgré tout. Et ce courage, nous en avons tous besoin. Car en Ukraine comme ailleurs, l’hiver arrive.
«Plus que jamais les Ukrainiens ont besoin de nous. Et avec eux, tellement d’autres gens dans la misère, le malheur et la guerre.»
Tous ceux qui dépendent des céréales en provenance d’Ukraine, dont les livraisons sont bloquées, risquent la famine. Et partout dans le monde l’augmentation des prix et la récession touchent durement les plus pauvres et les plus faibles. Alors, même si l’Ukraine nous préoccupe au quotidien, nous n’avons pas le droit d’oublier que d’autres gens souffrent et ont besoin de notre aide, que ce soit en Afghanistan, au Niger, dans la Corne de l’Afrique, en Iran, mais aussi chez nous, en Suisse. Je suis profondément touchée par la solidarité et la générosité avec lesquelles nous faisons face à cette guerre. Alors que l’hiver arrive, il est crucial que nous continuions à être solidaires, et aussi généreux que nous le pouvons. Continuons à nous montrer ouverts et généreux envers les réfugiés d’où qu’ils viennent! Chauffons-nous un peu moins et enfilons un pull supplémentaire afin d’économiser cette énergie dont nous devons revoir l’approvisionnement pour qu’il soit durable et pérenne. Surtout, faisons un don à l’une des nombreuses organisations caritatives qui transmettent notre aide aux personnes qui en ont besoin. Car plus que jamais, notre aide est nécessaire.»
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