PME: calculer les risques pour rester compétitif

Les PME suisses comme medeo AG peuvent se prémunir contre la volatilité du marché des devises, et veiller ainsi à rester compétitives.

Les devises sont volatiles. Ceux qui partent à l’étranger ne sont pas seuls à le savoir: selon leur orientation commerciale, les PME suisses aussi sont exposées à des fluctuations monétaires importantes et lourdes de conséquences. medeo AG, à Schöftland (Argovie), fournit aux radiologues et médecins nucléaires des hôpitaux, hautes écoles et instituts de recherche des moyens de contrôle radioactifs, qu’elle achète à l’étranger pour environ 2,5 millions d’euros par an. Elle a donc conscience que les fluctuations du cours peuvent coûter de l’argent. Par exemple, si les 2,5 millions d’euros prennent 300 points de base (3%), les coûts pour la PME augmentent de 75’000 francs.

Si les cours peuvent évoluer dans les deux sens, une chose est sûre: les devises sont particulièrement volatiles aujourd’hui, la dynamique actuelle étant influencée par divers facteurs. D’une part, les risques conjoncturels restent élevés. D'autre part, la situation géopolitique reste fragile et le secteur bancaire instable, surtout sur le marché régional américain. «L’évolution en Ukraine et à Taïwan est incertaine, et le risque d’une récession plane toujours, ce qui peut influencer le cours EUR/CHF», affirme Rosario Loria, spécialiste en devises chez Raiffeisen Suisse.

Des instruments contre l’incertitude

L’incertitude devrait persister dans les mois à venir. Le résultat? «Le franc reste une devise refuge. Les investisseurs cherchent des valeurs sûres comme le dollar américain ou le franc suisse, ce qui peut renforcer ces devises», poursuit Rosario Loria. Pour les PME suisses, cela a un impact plus ou moins important selon leur orientation. En fin de compte, c’est toujours une question de compétitivité de l’entreprise. Les chaînes d’approvisionnement, qui influent à leur tour sur les liens avec certains espaces monétaires et donc sur les fluctuations monétaires, jouent également un rôle central. Ainsi, les devises exercent une influence très directe et souvent importante sur la compétitivité d’une entreprise. La disposition et la capacité à prendre des risques sont deux facteurs essentiels, qu’il convient de bien peser et d’appliquer à la stratégie de change appropriée.

En réalité, les PME ne sont pas sans défense face aux fluctuations, l’exemple de medeo AG le montre. Ses produits étant importés des Etats-Unis ou du Japon, elle a ouvert des comptes en monnaie étrangère pour ses transactions financières. Elle peut décider elle-même du moment du change. Si le taux de change est avantageux, elle peut donc acheter euros, dollars ou yens et les déposer sur le compte; une stratégie judicieuse pour l’entreprise. En tant que société purement commerciale important tous ses produits, medeo AG a besoin d’une grande quantité de devises. En moyenne, la PME paie 50’000 euros par semaine rien qu’aux fournisseurs de la zone euro.

Dans un tel cas de figure, il est conseillé d’utiliser le Direct Access Service (DAC) pour la gestion des devises. Avec le DAC, une entreprise accède directement au marché des devises. Elle peut effectuer elle-même les transactions en devises étrangères et n’a plus besoin de mandater la banque. «Le DAC offre un accès direct et exclusif à nos spécialistes du marché», explique Rosario Loria.

«Avec le DAC, les PME profitent de contacts et d'échanges personnels avec nos expert·e·s.»

Profiter du bon timing

Comme souvent en entreprise, le timing joue aussi un rôle important. Grâce au DAC, le chef de medeo AG peut par exemple passer des commandes limitées ou agir en temps réel. Si le cours est bon, il peut ainsi acheter de grandes quantités de devises étrangères. Pour cela, l’entreprise utilise des opérations de change à terme, qui lui permettent d’acquérir 50’000 euros pour la semaine à venir au taux à terme avantageux du jour. Et avec d’autres opérations de change à terme, elle peut obtenir 50’000 euros de plus au même cours pour les semaines suivantes. Rosario Loria explique le principe: «Avec une opération de change à terme, les entreprises s’assurent un cours fixe à l’avenir pour acheter ou vendre un certain montant en devise étrangère».

En général, les entreprises ayant des produits comme des comptes en devises étrangères et des opérations à terme ou un canal de distribution comme le DAC ont de bonnes chances de profiter des fluctuations des devises: «Elles obtiennent ainsi une base de calcul sûre et évitent les écarts de budget fâcheux». La stratégie dépend toutefois fortement du Business Case: «C’est pourquoi nous conseillons à nos client·e·s de définir les grands axes de leur stratégie de change pour les 12 mois à venir lors de l’élaboration du budget.»